Le Parlement espagnol a rejeté le projet de loi du parti séparatiste catalan ERC visant à « lutter » contre la « spéculation » sur le marché immobilier en introduisant une taxe sur l’achat de logements à partir du troisième bien. Le soutien total du PSOE et de tous les partenaires de la coalition de gauche n’a pas suffi à l’emporter sur les votes « contre » du PP et de Vox, tandis que le PNV et Junts se sont abstenus.
Initiative de l’ERC et objectifs de la taxe
Les initiateurs de ce projet de loi affirmaient que le marché immobilier espagnol était devenu un « refuge » pour les investisseurs et que le seul moyen de garantir le droit au logement ne résidait pas dans l’augmentation des volumes de construction, mais dans l’intervention de l’État. Le plan fiscal de l’ERC pour contenir la « spéculation » visait à sanctionner l’accumulation de logements entre les mains de grands propriétaires au moyen d’un impôt supplémentaire sur les propriétaires, à partir du troisième logement.
Charge fiscale proposée
Ainsi, lors de l’achat d’un troisième bien, il aurait fallu payer, en plus de la TVA, 4 % du prix de vente, pour le quatrième 8 %, pour le cinquième 12 % et ensuite 5 % supplémentaires pour chaque bien immobilier suivant. La proposition prévoyait également une réduction des impôts sur l’achat de logements pour les jeunes, la suppression des avantages fiscaux pour les socimis – des sociétés cotées en bourse spécialisées dans l’investissement immobilier –, le relèvement de la TVA à 21 % sur les appartements touristiques et l’augmentation du taux minimal du taxe foncière (IBI) pour les logements de grands propriétaires qui ne constituent pas leur résidence principale.
Position des opposants au projet de loi
Les opposants à ces mesures les ont qualifiées de « populisme fiscal » qui ne résoudra pas le problème de l’accès au logement et qui pourrait, au contraire, réduire l’attrait des investissements dans les zones rurales et les zones à faible demande. En outre, selon eux, ces mesures peu viables contribueraient à « criminaliser » les petits propriétaires et supprimeraient les incitations à l’investissement de la part des entreprises prêtes à promouvoir la location à des prix accessibles.


